• http://www.cndp.fr/bienlire/04-media/c-info02y.asp

    Ministère de l'Éducation nationale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (DESCO) 
     
    Ce document d'accompagnement met en relation le texte des programmes et le premier volume de Lire au CP : repérer les difficultés pour mieux agir. En vue de prévenir les difficultés dont traite ce premier livret, il précise des pistes de travail pour organiser une pédagogie qui ait une portée préventive. Il s'adresse à tous les maîtres de cours préparatoire et comporte des indications pour optimiser les collaborations utiles avec des membres des réseaux d'aides spécialisées, avec des pairs (dans les zones d'éducation prioritaire par exemple), avec des assistants d'éducation. En ce sens, il s'adresse très directement à tous ceux qui interviennent dans les classes à effectifs réduits ou encadrement renforcé du dispositif de prévention de l’illettrisme au cycle 2. 
    Pour tous, il constitue une aide pour trouver les voies d’une meilleure réussite dès le cours préparatoire en renforçant la prévention des difficultés importantes qui perturbent plus ou moins gravement le cours de la scolarité. 
     
    Ce livret se compose de trois parties : 
    - la première propose des directions et modalités de travail pour organiser rigoureusement et de manière équilibrée l’apprentissage de la lecture ; 
    - la deuxième donne des orientations en vue de prévenir et/ou traiter les difficultés en adaptant les dispositifs de travail au sein de la classe et, le cas échéant, en profitant au mieux des conditions particulières qu’offrent les réductions d’effectifs ou le renforcement de l’encadrement des classes de cours préparatoire ; 
    - la troisième, sous forme d’annexes, apporte des éclaircissements sur les rôles possibles des assistants d’éducation pour aider les maîtres à améliorer la prévention des difficultés au sein de leur classe et des éléments de réflexion et d’alerte sur le fonctionnement des dispositifs mis en place. 
     
    Pour consulter l’intégralité du livret (fichier PDF - 518 Ko) 

    Télécharger « Lire au cp 2.pdf »


    CNDP, Collection École Documents d’accompagnement des programmes, 2004. 
     
    Mise en ligne en décembre 2004.


  • http://www.cndp.fr/bienlire/04-media/c-infoCP.asp

    Ministère de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche (DESCO) 
     
    Dans leur préface à Qu’apprend-on à l’école ? précédant le livret, Luc Ferry et Xavier Darcos indiquent que « le livret Lire au CP, publié ci-après sous une forme abrégée, propose aux enseignants des pistes de travail pour repérer ce qui peut faire obstacle à l'apprentissage de la lecture et apporter aux élèves l'aide qui peut leur être nécessaire quelle que soit la méthode choisie par le maître. La présente édition a été centrée sur les approches qui peuvent également être éclairantes pour les parents qui cherchent à soutenir de leur côté le travail conduit à l'école. » 
     
     

    Télécharger « lire au CP 1 préface darcos ferry.pdf »  (fichier PDF - 69 Ko) 

    Qu’apprend-on à l’école ?, éd. Scérén-CNDP/XO, 2003, préface de Luc Ferry et Xavier Darcos. 
    Le livret, présenté sous une nouvelle forme abrégée. 


     
     

    Télécharger « lire au cp 1.pdf »  (fichier PDF - 241 Ko) 

    CNDP, collection École Documents d'accompagnement des programmes, 2003. 


  • Le Monde   Abonnez-vous   Propos recueillis par Emma Paoli

    Pour le professeur au Collège de France, psychologue cognitif et neuroscientifique, ce sont les méthodes d'apprentissage de la lecture qu'il faut revoir afin de lutter contre l'illettrisme.

    Tous les enfants peuvent-ils vraiment apprendre à lire ?

    Oui, même les dyslexiques sévères, à condition de leur proposer un enseignement systématique. Le principe alphabétique ne va pas de soi. Il faut en enseigner explicitement tous les détails : la correspondance de chaque lettre ou groupe de lettres avec un son du langage, la distinction entre voyelle et consonne, le déroulement du mot de la gauche vers la droite, les lettres muettes, les terminaisons grammaticales – et cela, avec une progression systématique du plus simple au plus complexe, et sans jamais proposer à l'enfant de mots dont on ne lui ait pas enseigné, d'abord, les clés de lecture.

    Vos recherches en imagerie cérébrale démontrent que tous les enfants bénéficient des mêmes capacités cognitives. Alors, comment expliquer que les élèves issus de milieux défavorisés ont plus de difficultés que les autres pour apprendre à lire ?

    Les réseaux fondamentaux de la vision et du langage sont effectivement les mêmes pour tous. Ce qui manque, en revanche, aux plus démunis, c'est un environnement stimulant. Faute de livres, leur vocabulaire est réduit. Faute de jeux intelligents, leur flexibilité cognitive est moindre. Résultat : ils sont plus vulnérables que les autres aux troubles de l'apprentissage.

    Les enseignants font pourtant beaucoup pour eux. Comment peuvent-ils les aider à surmonter ces troubles, notamment en lecture ?

    En s'adaptant au fonctionnement cognitif des élèves. Cela signifie que l'enseignement doit insister sur la conversion des lettres en sons. Pourquoi ? Parce que quand un enfant apprend à lire, son cerveau effectue trois étapes. La première consiste à identifier la séquence de lettres. La deuxième, le décodage de leur prononciation. Et c'est seulement en dernier qu'intervient le sens. Il faut attendre plusieurs années avant que la lecture devienne un automatisme. Seul un lecteur expert passe directement des chaînes de lettres à leur signification. C'est pourquoi le déchiffrage des lettres, qui ne devient automatique qu'au bout de deux ou trois ans chez un enfant, est une étape extrêmement importante. Penser qu'on peut la court-circuiter afin d'accéder directement au sens des mots, à leur signification, est une grave erreur. C'est néanmoins ce que proposent certaines méthodes mixtes.

    Mais les méthodes de lecture mises à disposition des enseignants permettent-elles d'avoir la bonne évolution ?

    Dans un manuel très populaire l'enfant doit, dès les premières semaines de CP, différencier un article de journal d'une poésie, bien qu'il ne sache pas lire. Aberrant également, les énoncés du type « Je sais déjà lire des mots », où l'élève se réfère à des illustrations pour trouver les réponses. Cela l'incite à croire que les mots se devinent. Cela explique la présence de cinq ou six élèves en échec dans chaque classe de CP, souvent issus d'un milieu défavorisé. Les autres réussissent parce que leur famille compense les déficiences de l'école.

    Certaines méthodes seraient donc plus adaptées que d'autres au fonctionnement cérébral des enfants ?

    Une enquête menée par le sociologue Jérôme Deauvieau montre que l'utilisation d'un manuel « graphémique » comme Je lis, j'écris (Les Lettres bleues, 2009) améliore les performances des élèves de vingt points sur cent. Mais dans le fond, peu importe que l'enseignant parte des lettres pour composer des syllabes, ou de mots simples pour les décomposer en lettres. L'important est que celui-ci explique progressivement les principes du code alphabétique. Ce qu'il ne faut pas, c'est distraire l'enfant. Or, comme leur nom l'indique, les méthodes mixtes contiennent une incroyable mixité d'exercices. Certains sont appropriés, d'autres pas. Et puis, il faut aussi cesser de politiser les questions de méthode. C'est absurde. L'apprentissage de la lecture n'est ni de droite ni de gauche. Le cerveau des enfants fonctionne d'une seule et même façon. Pour délivrer un enseignement adapté, les profs doivent simplement connaître ce fonctionnement.

    Comment expliquer justement que les enseignants n'aient pas tous connaissance de ce fonctionnement ?

    Parce que la science de l'apprentissage est très peu présente dans leur formation. Beaucoup d'enseignants ignorent ces étapes par lesquelles un enfant apprend à lire. C'est ce qui les amène à croire qu'il s'agit d'une opération simple. C'est normal, puisque chez un adulte, la lecture est un automatisme.

    En revanche, il faut remédier à la méconnaissance qu'ont les enseignants des processus d'apprentissages. Les profs doivent devenir des experts de la recherche en éducation, comme leurs homologues finlandais, qui collaborent régulièrement aux travaux des chercheurs. En Belgique, la dyslexie et la dyscalculie sont systématiquement détectées. Les enseignants connaissent ces troubles, ne les nient pas et redoublent d'effort pour que les élèves puissent les surmonter. Ce n'est pas le cas en France, où on observe souvent un déni de la réalité scientifique.

    Les apports de la science sont néanmoins à l'origine de la réforme des rythmes scolaires…

    Oui. L'école de 4,5 jours est plus respectueuse des rythmes d'apprentissage de l'enfant. Depuis cinquante ans, les recherches montrent qu'il vaut mieux répartir un cours d'une heure en quatre petites leçons de quinze minutes plutôt que de le dispenser d'un coup. Le mécanisme est simple. Chaque jour, vous accumulez des connaissances et chaque nuit, ou à chaque sieste, vous les consolidez. Plus il y a d'alternance entre apprentissage et sommeil, mieux fonctionne la mémoire ! Et chez les enfants hyperactifs et qui souffrent de troubles de l'attention, allonger la période de sommeil constitue souvent un excellent remède !

     

    Article paru le même jour : Les enfants de pauvres sont-ils condamnés à l'illettrisme ? (03.02.2014)