• La lecture globale n'existe pas (12/2013)

    http://www.neoprofs.org/t68105p120-novembre-2013-rapport-d-enquete-universitaire-sur-l-apprentisage-de-la-lecture-uvsq-un-enseignement-phonique-systematique-est-plus-efficace-a-tous-points-de-vue#2322127

     

    LouisBarthas :

    Stanislas Dehaene écrit dans son son article du Monde du 23/12/2013 que :

    « (…) 77 % des enseignants des zones défavorisées choisissent toujours un manuel de lecture inapproprié, qui fait appel à une méthode mixte, c’est-à-dire où l’enfant passe un temps considérable à des exercices de lecture globale et de devinettes de mots qu’il n’a jamais appris à décoder. ».

    L'idée d'une méthode "mixte" d'apprentissage de la lecture s'appuie sur le présupposé que le cerveau humain posséderait deux façons de lire : d'une part déchiffrer, et d'autre part reconnaître des mots en tant qu'images, comme on reconnaît les visages et les objets.
    Ainsi, face à un mot inconnu de la plupart d'entre nous, comme par exemple le Méthylphénidate, nom chimique de la Ritaline, on déchiffrerait le premier si on ne l'a jamais rencontré auparavant, et on reconnaîtrait le second. Puis une fois qu'on aurait déchiffré le mot jamais rencontré auparavant, celui-ci irait se stocker dans une "banque de mots" de notre cerveau. Quand on le rencontrerait à nouveau, on n'aurait plus besoin de le déchiffrer mais on saurait facilement le lire car on le reconnaîtrait comme une image déjà vue que notre cerveau aurait emmagasinée.
    Cette hypothèse s'est révélé fausse scientifiquement. Les travaux de Sperry, Prix Nobel de Médecine en 1981, ont montré que le cerveau différencie les mots des images et traite différemment les signes graphiques traduisant des sons, comme les lettres ou les notations musicales. Voici un article complet sur la question :

    http://www.3evoie.org/telechargementpublic/france/gwb2004a.pdf

    C'est à dire qu'il n'existe pas deux manières de lire que chacun choisirait à son gré selon ce qu'il souhaite lire, mais que tout le monde lit de la même façon, tout le temps, enfant comme adulte.
    On pourrait illustrer de manière artistique et humoristique l'hypothèse de la lecture mixte par la technologie des échelles shadocks. Les Shadoks avaient deux sortes d'échelles, voici le texte original :

    "Les Shadoks n'avaient pas encore inventé l'échelle dite intégrale que nous connaissons maintenant. Ils étaient donc obligés d'avoir deux sortes d'échelles : d'une part des échelles pour monter, et d'autre part des échelles pour descendre. Et c'était pas les mêmes. Quand on essayait de monter par exemple avec une échelle pour descendre, et bien, ça marchait pas. Et même si ça avait risqué de marcher, ça aurait marché beaucoup trop lentement. De même, quand on essayait de descendre avec une échelle pour monter, ça marchait pas non plus, ou plus exactement, ça marchait, mais beaucoup trop rapidement. Evidemment, on aurait pu essayer de descendre en faisant semblant de monter, ou vice et versa, mais c'était très risqué, parce que l'échelle, au bout d'un certain temps, s'en apercevait."



    On pourrait trouver d'autres analogies entre le monde des Shadoks et celui de l'Éducation nationale, c'est pour cela qu'elle fonctionne mal. Les Shadoks sont une oeuvre géniale et, comme les grandes oeuvres d'art, ayant eu l'intuition d'un aspect du monde.
    On peut émettre le voeu, pour la nouvelle année, que l'Éducation nationale parvienne à inventer l'échelle intégrale qui fait tant défaut aux Shadocks.

    PauvreYorick : Splendide !

    François Mister pdf :

    @LouisBarthas

    Il y a les méthodes, les convictions, les pratiques, les « instructions », les études statistiques, scientifiques... et puis les preuves scientifiques ! Je lis avec intérêt les interventions de Doublecasquette, qui confrontent : méthodes, convictions, pratiques, études... bien que mes convictions initiales soient assez éloignées des siennes, je le lis, ça me fait réfléchir, ça peut m’ébranler (me faire vaciller, me faire tomber ou me mettre en mouvement)...

    Mais je trouve très dangereux de transformer les certitudes scientifiques du moment (qui plus est dans le domaine, en plein défrichement, de la neurobiologie) en injonction pédagogique, comme le fait Stanislas Dehaene... Je cite un passage de son article dans Le Monde :

    « Une expérience remarquable montre ainsi que le même alphabet sera appris rapidement ou, au contraire, totalement oublié, selon que l'on s'arrête sur les lettres ou, au contraire, sur la forme globale du mot : l'attention globale canalise l'apprentissage vers une aire cérébrale inappropriée de l'hémisphère droit et entrave le circuit efficace de lecture. On mesure ici combien la méthode mixte, en désorientant l'attention, cause de dégâts. »
    Avec mes pauvres compétences scientifiques, j’en déduis que le maître doit commencer par obtenir une « table rase » chez l’enfant, éradication de toutes ses rencontres antérieures avec de l’écrit qui fait sens... et qu’il ferait bien, aussi, de travailler seulement avec des pseudo-mots, parce que « l’aire cérébrale inappropriée » est sans doute celle qui donne du sens aux mots. Avec des pseudo-mots, ça ne risquerait pas de se produire ! Je sais bien que ce n’est pas scientifique, comme vocabulaire, mais ça me débecte !

    Mon ignorance scientifique va jusqu’à ignorer les études de Sperry, Prix Nobel de Médecine en 1981 (mais pas les positions de Weinstein-Badour)... Je ferais bien de m’y plonger, pour élucider ce qui suit, texte de Weinstein-Badour :

    « Depuis les travaux de R.W.SPERRY, Prix Nobel de médecine en 1981, nous savons qu'il existe deux formes de graphisme bien différentes l'une de l'autre à la fois par leur nature et par leur mode de traitement. Ce chercheur a permis de différencier deux variétés distinctes de signes graphiques. Ceux qui traduisent par écrit des sons, tels les mots, les idéogrammes, les notations musicales sont, comme le langage oral, traités par l'hémisphère gauche par une succession d'opérations d'analyse et de synthèse. »

    Mon incompétence linguistique va éclater : je croyais que les idéogrammes chinois étaient communs à beaucoup de langues orales « chinoises », et codaient, du même signe, des mots différents, prononcés différemment... je me trompe ?

    Mon incompétence musicale va aggraver mon incompétence linguistique :Je vois #, je prononce /dièse/ (étant français), et alors seulement je sais quelle touche frapper sur le piano ? Une décision prise après que /dièse/ ait été «  traité par l'hémisphère gauche par une succession d'opérations d'analyse et de synthèse »... J’ai du mal à croire ça, Par contre, ça m’intéresserait de savoir si des enfants sont devenus lecteurs rapides de partition musicale avant de devenir lecteurs (forcément des gosses de riches ?). La neurobiologie pourrait aussi s’y intéresser.

    Tout ça pour appeler à la vigilance vis-à-vis des affirmations scientifiques hâtivement transposées , hâtivement établies en certitudes... et en espérant avoir quelques contributions-réponses à mes questions sur les idéogrammes chinois, et sur la notation musicale.

    PauvreYorick :

    François mister pdf a écrit:Mais je trouve très dangereux de transformer les certitudes scientifiques du moment (qui plus est dans le domaine, en plein défrichement, de la neurobiologie) en injonction pédagogique, comme le fait  Stanislas Dehaene... Je cite un passage de son article dans Le Monde :

    « Une expérience remarquable montre ainsi que le même alphabet sera appris rapidement ou, au contraire, totalement oublié, selon que l'on s'arrête sur les lettres ou, au contraire, sur la forme globale du mot : l'attention globale canalise l'apprentissage vers une aire cérébrale inappropriée de l'hémisphère droit et entrave le circuit efficace de lecture. On mesure ici combien la méthode mixte, en désorientant l'attention, cause de dégâts. »
    Avec mes pauvres compétences scientifiques, j’en déduis que le maître doit commencer par obtenir une « table rase » chez l’enfant, éradication de toutes ses rencontres antérieures avec de l’écrit qui fait sens... et qu’il ferait bien, aussi, de travailler seulement avec des pseudo-mots, parce que « l’aire cérébrale inappropriée » est sans doute celle qui donne du sens aux mots.J'ai beaucoup de mal à voir le rapport qu'il y a entre le passage de Dehaene cité, d'une part, et d'autre part l'idée de "table rase" que vous apportez ici. Pourquoi diable devrait-on tirer pareille conclusion de ce fait?

    François mister pdf a écrit:texte de Weinstein-Badour :

    « Depuis les travaux de R.W.SPERRY, Prix Nobel de médecine en 1981, nous savons qu'il existe deux formes de graphisme bien différentes l'une de l'autre à la fois par leur nature et par leur mode de traitement. Ce chercheur a permis de différencier deux variétés distinctes de signes graphiques. Ceux qui traduisent par écrit des sons, tels les mots, les idéogrammes, les notations musicales sont, comme le langage oral, traités par l'hémisphère gauche par une succession d'opérations d'analyse et de synthèse. »

    Mon incompétence linguistique va éclater : je croyais que les idéogrammes chinois étaient communs à beaucoup de langues orales « chinoises », et codaient, du même signe, des mots différents, prononcés différemment... je me trompe ?

    Ce ne sont pas à proprement parler des idéogrammes, peu importe toutefois ces distinctions qui n'ont pas, ici, d'importance. En tout cas, effectivement un Shanghaïen et un Pékinois peuvent lire le même journal et cependant être incapables de comprendre ce que dit l'autre s'il le lit à haute voix.

    Je ne vois pas non plus quelle contradiction il pourrait y avoir entre ce fait, que vous rappelez exactement, et le passage cité. La lettre "c" se prononce en français "s" ou "k" (je laisse de côté sa contribution à "ch" et les cas semblables), et en polonais toujours "ts"; qu'est-ce que cela change au fait que ce signe graphique, dans tous les cas où il est employé comme lettre d'un mot destiné à être lu, "traduit par écrit un [des] son[s]"?

    François mister pdf a écrit: Mon incompétence musicale va aggraver mon incompétence linguistique :Je vois #, je prononce /dièse/ (étant français), et alors seulement je sais quelle touche frapper sur le piano ? Une décision prise après que /dièse/ ait été «  traité par l'hémisphère gauche par une succession d'opérations d'analyse et de synthèse »... J’ai du mal à croire ça


    Pour le fa dièse (je prends cet exemple parce que "dièse", étant le nom d'un signe d'altération [ou: #, étant un signe d'altération], ne désigne aucune note et par conséquent aucun son), le "son" que les signes inscrits sur la portée "traduisent" n'est évidemment pas le son des mots "fa" et "dièse" mais le son nommé fa dièse (il faudrait préciser en donnant sa hauteur précise, elle aussi indiquée sur la portée). Donc, le circuit que vous indiquez est effectivement peu crédible, mais il demeure entièrement de votre invention.

     

     

    etc. etc.               ----->                cf. sauvegarde

     

    LouisBarthas a écrit:Il est beau et drôle cet alphabet, Spinoza !  Very Happy 
    Voilà, c'est la même chose que voit un enfant, et il faut qu'il se débrouille avec. Pourrais-tu nous mettre - si ça ne représente pas trop de travail ! - les jours de la semaine transcrits dans cet alphabet ?


    Il faut chercher la police Dancing Men : GL-Dancing Men --> http://www.fontspace.com/gutenberg-labo/gl-dancingmen

    correspondant à la nouvelle suivante (enfin ici ce ne sont que les extraits correspondant au décryptage du code) : http://www.bibmath.net/crypto/index.php?action=affiche&quoi=concret/dansants

    Ensuite l'installer comme d'hab dans C:/Windows/Fonts (pour ceux qui ont un pc), puis lancer le traitement de texte, taper les jours de la semaine, faire une copie d'écran et envoyer l'image obtenue sur le forum.

    La lecture globale n'existe pas (12/2013)

    La lecture globale n'existe pas.

     

    La lecture globale n'existe pas (12/2013)

    papa mange une banane

     Sauvegarde sujet 7 premières pages :

    Télécharger « Rapport enseignement phonique.rar »

     

    Jours de la semaine : 

     

    La lecture globale n'existe pas (12/2013)

     

    « Enseigner est une science (Stanislas Dehaene)Yulyia N. Yoncheva (neuropsychologie) »