• Lecture : une dégradation sur 10 ans, une amélioration sur le long terme (DEPP et INSEE) (CAPE, 02.01.2013)

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    "La maîtrise des mécanismes de base de la lecture reste stable de 1997 à 2007" chez les élèves de 11 ans, mais leurs "compétences langagières se dégradent : vocabulaire plus pauvre, moins grande maîtrise orthographique et plus faible compréhension d’énoncés écrits. C'est ce qui ressort d'une analyse des "difficultés en lecture en début de sixième" publiée par le ministère de l'Education nationale dans la revue "Éducation et formations". Au total, "le pourcentage d’élèves en difficulté de lecture passe de 14,9 % à 19 %" en 10 ans, et parmi les élèves de l’éducation prioritaire, "la baisse de performance touche également les mécanismes de base de la lecture" : connaissances phonologiques, morphologiques, connaissances lexicales sur mots fréquents...

    Ces résultats contrastent avec ceux de l'enquête de l'INSEE sur l'illettrisme en France, qui recule. En 2011, 7 % des 18-65 ans qui ont été scolarisés en France éprouvent des difficultés "graves ou fortes" dans les domaines fondamentaux de l’écrit, contre 9 % en 2004. Cette amélioration "est due, en premier lieu, à l’exclusion du champ de l’enquête 2011, de la génération née avant 1946", pour laquelle un tiers des personnes scolarisées en France était en difficulté, mais elle est aussi due "à la prise en compte de jeunes nés après 1986, pour lesquels ce taux est relativement plus faible". L'INSEE note en revanche que, dans le domaine du calcul, "la part des personnes très à l’aise baisse par rapport à 2004" et que "l’amélioration globalement enregistrée au fil des générations n’est plus de mise chez les plus jeunes".

    Cette évolution peut-elle se comprendre à la lumière d'une autre comparaison, menée par la DEPP (service statistique de l'Education nationale), sur "l'écart de performance entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers" pour les enfants nés au début des années 50 et ceux qui sont nés en 1984 ? Si, apparemment, les performances scolaires jouent un rôle plus important "dans la production des inégalités sociales de parcours", si l’inégalité "a partiellement changé de nature", si elle apparaît comme plus "méritocratique", "l’écart moyen de réussite entre les classes extrêmes, mesuré immédiatement avant la première sélection scolaire [à la fin de l'école élémentaire autrefois, à la fin du collège aujourd'hui, ndlr], demeure du même ordre de grandeur". 

    Ce même service statistique publie une étude sur les effets de la scolarisation à deux ans : les évaluations passées en 6ème ne montrent pas, sur le plan cognitif, d’écart par rapport aux élèves scolarisés à trois ans, alors qu'elles en montrent un pour les élèves scolarisés à 4 ou 5 ans. Toutefois, "les élèves scolarisés à deux ans ont un meilleur parcours scolaire que ceux scolarisés à trois ans", ce qui pourrait résulter d'un plus grand investissement scolaire des familles, "qui est aussi la cause d’une scolarisation plus précoce".

    L'étude de l'INSEE, "Pour les générations les plus récentes, les difficultés des adultes diminuent à l’écrit, mais augmentent en calcul" peut être consultée ici. Le numéro 82 de la revue "Éducation et formations" est téléchargeable ici.

    « Alerte sur le niveau des élèves en lecture (12.12.2012, enquête PIRLS)Le Gourou de Médréac - Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l'Education Nationale (Jean-François Launay, 2004) »